Sous les cieux de Syranis L'intégrale by Lydiane Arnoult

Auteur:Lydiane Arnoult [Lydiane Arnoult]
La langue: fra
Format: epub
Tags: FANTASTIQUE
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

CHAPITRE 4

Dissimulés

Une pièce apparut lorsqu’il franchit la porte. À moins que ce ne fût lui qui apparut dans la pièce. C’était un lieu assez petit, qui n’avait qu’un canapé pour tout ameublement. Assise sur le rebord de la fenêtre, Aglaé regardait la nuit au-dehors. Baignée d’un rayon de Lantana, la lune rose, elle semblait triste et pensive. Elle portait une robe légère couleur ivoire, et ses pieds nus pendaient gracieusement dans le vide. Aldwin vint se frotter contre eux, et s’assit. Elle l’observa attentivement dans le rayon lunaire. Elle n’avait encore jamais rencontré un chat de sa courte vie, mais elle sut tout de suite qu’elle les aimait. Celui-ci la regardait d’un air serein, qui aurait pu passer pour de la suffisance. Son attitude digne et ses yeux mi-clos semblaient lui dire « On ne me la fait pas, à moi », mais Aglaé savait qu’il n’en était rien. Elle comprenait qu’il était simplement heureux de la revoir, car elle devinait qui ce chat blanc doré était en réalité.

« Aldwin ? C’est bien vous ? Vous êtes revenu de Cordis ? »

Le chat cligna des yeux.

« Vous êtes venu me dire adieu ? »

Le chat se remit sur ses pattes, et agita sa queue comme le balancier d’un métronome, en signe de dénégation. Puis il posa délicatement ses pattes avant sur la jambe nue de la jeune femme, en veillant à garder ses griffes bien rentrées. Elle le saisit, le souleva et le plaça contre sa poitrine. Il se mit aussitôt à ronronner de bien-être. Lui caressant la tête, elle se leva. Surpris, il enfonça légèrement ses griffes dans l’épaule de la jeune femme, et les rétracta pour ne pas la blesser. Elle s’allongea sur le canapé, le chat blanc doré toujours blotti contre elle. N’y tenant plus, Aldwin reprit sa forme humaine. Couché sur elle, il s’appuya sur ses bras pour la regarder dans les yeux. Ils demeurèrent dans cette position, puis il se blottit à nouveau contre elle.

« Les monstres..., chuchota-t-elle pour ne pas le faire sursauter. C’était vous ?

— Oui, murmura-t-il. Je vous demande pardon.

— Voulez-vous que la déesse disparaisse ? »

Il s’agrippa à elle, sans relever la tête.

« Non. Ce n’était pas volontaire. Je ne savais pas que je les avais créés. Je ne savais même pas que je pouvais faire ça.

— Et cette chambre ? C’est aussi votre inconscient ? J’ai cru qu’elle était de moi, c’est pourquoi j’y suis entrée, mais je ne pense pas posséder de tels pouvoirs. Je ne peux créer ni êtres, ni lieux. Somnia ne m’aurait pas faite plus puissante que vous.

— C’est faux ! », lâcha Aldwin.

Il releva la tête pour la regarder.

« Somnia sait que je ne crains pas de me sentir faible devant celle que j’aime. Je ne suis pas un déséquilibré : je n’ai pas besoin de m’appuyer sur la soumission de l’autre pour me tenir droit !

— Certes, mais mon humanité me rend moins effrayante qu’une déesse.

— Cela fait de vous mon égale. C’est ça qui me déroute, en vous.

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